Au menu : Faire des économies ou une assiette principale au dîner et c’est tout !
À chaque rentrée, c'est la valse des prix. La facture d'épicerie grimpe pour nourrir la famille et les enfants du service de garde. On doit faire des choix et couper dans les dépenses. Mais où couper ?
Certaines responsables de service de garde en milieu familial n’offrent pas de dessert au dîner. Est-ce la solution pour réduire les coûts sans nuire à la qualité de l’alimentation offerte aux enfants ?
Pour nous aider à répondre à cette question, il faut se demander ce qu'un service de garde est supposé offrir pour combler les besoins nutritionnels des enfants. Le service de garde offre un repas et deux collations qui couvrent un peu plus de 50% des besoins nutritionnels des enfants, (1).
Manger suffisamment de légumes et de fruits contribue à une bonne santé. Par conséquent, les légumes et les fruits sont les aliments prépondérants d’une saine alimentation à tous les âges de la vie. Un coup d’œil rapide au Guide alimentaire canadien (GAC) vous le confirmera, (2).
Donc, pour offrir au moins la moitié du nombre de portions des légumes et des fruits du GAC, l’enfant devrait avoir suffisamment d’occasions d’en consommer pour atteindre cet objectif pendant une journée de garde.
Avoir suffisamment d’occasions… qu’est-ce que ça veut dire?
Chaque enfant a un appétit différent qui est variable d’un repas à l’autre, d’une journée à l’autre. De plus, la taille de l’estomac est réduite! Même si on offre des légumes et des fruits dans un repas, un jeune enfant n’en consommera pas nécessairement ou peut-être qu’il ne consommera qu’une partie.
Pour le groupe des légumes et des fruits, au cours d’une journée de garde, on observe que trois occasions sont au minimum nécessaires pour combler les besoins d’un jeune enfant, (3, 4). Car chaque bouchée compte!
Première occasion : les légumes
On prépare traditionnellement au moins 1 portion du GAC par enfant, par temps de garde. Une portion représente 125 ml de légumes correspond à 1/2 tasse ou environ 70 g, (2).
Pour éviter le gaspillage et faciliter l’acquisition de bonnes habitudes alimentaires, il est recommandé de servir des demies ou tiers de portions et de resservir à la demande de l’enfant.
Quelques choix ou mélanges économiques
→ Alterner et mélanger les légumes frais et surgelés tout au long de l’année.
→ Choisir les tomates en conserve réduites en sel.
→ Privilégier tous les choux, les carottes, les pois verts, les haricots verts, les poivrons, les courges, les tomates fraîches en saison, les pommes de terre et les patates douces.
Des fruits pour compléter les deux autres occasions
Les quantités de fruits servies pendant le temps de garde complètent donc les légumes offerts au dîner selon le groupe d’âges des enfants : entre 1 à 1,5 portion du GAC, (2).
Chez les enfants âgés de moins de 3 ans, il est rare de voir une portion de fruit consommé entièrement à la collation du matin. De plus, les besoins en légumes et fruits sont plus importants chez les plus vieux.
Offrir au moins deux fois par jour des fruits pendant le temps de garde est la solution la plus simple pour rencontrer les exigences du GAC. Habituellement, le dessert du dîner aide à combler les portions de fruits de la journée chez un jeune enfant. Cependant, on pourra prévoir une portion réduite.
Idéalement, on sert des fruits à la collation du matin (avec du lait) et un second service de fruits moins volumineux au dîner qui sera équivalent à une demie ou deux tiers d’une portion du GAC.
Des exemples de services de fruits au cours d'une journée de garde
Une portion du GAC représente 1 fruit moyen (100 à 150 g) ou 125 ml de fruits coupés en morceaux, (2).
Pour réaliser un service de fruits frais à la collation du matin, on calculera entre 100 à 150 g de fruit par enfant et autant pour l’adulte. On aura besoin entre 0,7 à 1 kg (2 lb) de fruits prêts à manger. À l’achat, cela représente :
1 gros cantaloup d’environ 3-4 lb
7 nectarines
7 pommes petites à moyennes
1,5 à 2 casseaux de fraises
8 à 12 clémentines selon la taille et en saison
→ Les fruits sont coupés progressivement pour offrir des petites portions à la fois et ne pas faire de gaspillage.
Un service de compote ou de fruits en conserve pour terminer un dîner sera calculé à partir d’une portion de 60 à 80 ml* par enfant et on prévoira environ 125 ml pour un adulte. On aura besoin entre 480 à 600 ml de préparation. À l’achat, cela représente :
– 1 bocal de purée de pommes non sucrée de 650 ml
– une salade de fruits faite avec 1 boite conserve de 398 ml (14 onces) de poires dans du jus, coupées en morceaux et 250 ml (1 tasse) de fraises tranchées surgelées ou fraîches en saison (100 g)
* 60 à 80 ml représentent une demie à deux tiers d’une portion du GAC.
Quelques choix ou mélanges économiques
→ Les fruits frais de saison
→ Des fruits en conserves au jus concentré (ananas, pêches, poires)
→ Des compotes ou des purées de pommes sans sucre ajouté
→ Des fruits surgelés utilisés raisonnablement en complément ou comme ingrédients de quelques recettes
→ Une combinaison de ces différentes présentations mentionnées.
À la place de servir un deuxième fruit, est-ce que choisir d’augmenter les légumes au dîner en ajoutant une salade ou une soupe est une solution?
Oui, c’est possible mais il faudra veiller à la densité nutritive des plats du dîner et aux volumes servis aux enfants. Les légumes sont deux à trois fois moins denses en calories que les fruits et prennent beaucoup plus de place dans les petits estomacs lorsqu’ils sont sous forme de soupe ou de laitues, (5).
Les plus jeunes enfants risquent d’être rassasiés sur le moment car les estomacs sont pleins. Mais ils auront probablement faim plus rapidement ou plus intensément après, à cause d’un manque de calories au dîner. Les choix devraient alors se porter préférentiellement sur des crudités à croquer, des potages épais ou des salades de légumes variés.
Des légumes dans une collation sont de bonnes idées à l’occasion. Mais ils seront offerts avec d’autres aliments pour équilibrer le tout. Par exemple en après-midi, des quartiers de tomates peuvent être servis avec des craquelins de blé entier, une trempette et du lait en breuvage.
Suivez le Guide pour faire des économies !
Planifier au moins trois occasions de manger des légumes et des fruits pendant une journée de garde permet de respecter le cadre de référence Gazelle et potiron du ministère qui s’appuie du Guide alimentaire canadien.
Un peu de fruits en dessert au dîner permet aux enfants de compléter leurs besoins en calories, en fibres, minéraux et vitamines spécifiques à ce groupe alimentaire sous un faible volume. Il donne aussi la chance un enfant qui bouderait le plat principal de recevoir un minimum d’énergie pour patienter au repas suivant.
Finalement, un dessert de fruits au dîner évite aussi une surconsommation de viandes et substituts et de produits céréaliers chez certains enfants moins enclins à manger des légumes. De plus, certains desserts laitiers à saveur fruitée, souvent trop sucrés, sont populaires auprès des enfants et prennent parfois la place des fruits !
Le Guide alimentaire canadien renferme des solutions économiques à la portée de tous sans pour autant couper les saveurs et le plaisir. Les plus grosses dépenses du panier d’épicerie sont les viandes, les poissons et les produits laitiers. Les œufs, les légumineuses, le beurre de soya ou d’arachides (attention aux allergies), le thon pâle en boite et le tofu sont très économiques. Le lait reste plus économique que ses substituts.
Le contexte actuel des services de garde nous oblige à rechercher des solutions optimales. Les réponses sont à portée de mains comme suivre les dépenses alimentaires, travailler les recettes, rechercher des ingrédients clés et même redécouvrir certains plats oubliés, par exemples pour les fruits : les pommes cuites au four, les croustades ou encore les compotes et les salades de fruits maison. Chez Manger Futé nous avons l’habitude de jongler avec des prix et des recettes pour rallier ces deux mondes !
→ Notre Infolettre de septembre : 10 astuces pour économiser au menu et une reflexion sensée sur la composition du menu de la semaine
Christine Gadonneix Dt.P. et Nathalie Regimbal Dt.P., nutritionnistes
©Manger Futé, septembre 2016
Références et liens utiles
(1) MINISTÈRE DE LA FAMILLE. Pages consultées le 2 février 2016. Le cadre de référence Gazelle et Potiron, pour créer des environnements favorables à la saine alimentation, au jeu actif et au développement moteur en services de garde éducatifs à l’enfance, [en ligne], URL : https://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/publication/documents/guide_gazelle_potiron.pdf
(2) SANTÉ CANADA. Pages consultées le 30 août 2016. Bien manger avec le Guide alimentaire canadien, [en ligne] URL : http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/food-guide-aliment/index-fra.php
(3) Bédard, B., Dubois, L. et Girard M. Institut de la statistique du Québec. Pages consultées le 24 février 2016. Enquête de nutrition auprès des enfants québécois de 4 ans, chapitre 5, [en ligne], URL : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/enfants-ados/alimentation/nutrition-enfants-4ans.pdf
(4) Statistique Canada. Page consultée le 24 février 2016. Comportements sanitaires, [en ligne], URL : http://www.statcan.gc.ca/pub/82-229-x/2009001/deter/int3-fra.htm
(5) SANTÉ CANADA, Pages consultées le 30 août 2016. Fichier canadien sur les éléments nutritifs (FCÉN) - Recherche par aliment, [en ligne], URL : https://aliments-nutrition.canada.ca/cnf-fce/index-fra.jsp